Braises

Deux soeurs, Leila et Neïma, sont emportées par les premiers émois amoureux. Alors qu’elles traversent les moments qui détermineront leur vie de femme, elles tentent de relier leurs aspirations à l’autonomie et à la liberté au respect de la tradition, voulu par leur entourage.

Texte: Catherine Verlaguet (éditions Théatrales)
Mise en scène: Philippe Boronad.
Création sonore: Nicolas Déflache.
Flûtes enregistrées: Leonardo Garcia.
Avec Leila Anis (Leila), Manon Allouch (Neima) et Aïni Iften (la mère).

Tournée France / Belgique / Suisse / Nouvelle-Calédonie 2014-2018. Programmé à la Manufacture pour Avignon OFF 2015 (critique).

Le son pour “Braises” est construit en contrastes. Bien que très présent, il laisse entendre chaque fois que c’est possible la vitalité des voix, accordant une importance à chaque détail pouvant souligner la dynamique du jeu direct.

En contrepoint du texte, des processus sonores relaient les comédiennes dans la continuelle interaction des soeurs, ou figurent l’isolement de la mère. Le son ne balise pas le temps, et ne situe pas le lieu.

Le matériau électroacoustique prend son origine dans l’instrumentarium traditionnel (flûtes gasba et nei enregistrées par Leonardo Garcia), et se développe vers des sonorités modernes, jeunes, inventées. Associer de tels sons c’est concilier les contraires, assembler des éléments qui ne semblaient pas devoir s’accorder.

Viaje

Une route, lieu qui va provoquer la rencontre d’un homme et d’une femme, tous deux photographes, tous deux lancés dans une quête personnelle.

J’assure la direction sonore, ainsi que la mise en place d’une régie intermédia qui comprend un dispositif de déclenchement et de diffusion sonore octophonique de type “musique contemporaine” (clic, écrans de contrôle, triggers, micros HF) ainsi que des vidéos synchrones projetées sur la scénographie.

Drame musical de Javier Torres Maldonado pour 4 chanteurs, 4 musiciens et dispositif électroacoustique. Mise en scène: Christine Dormoy.

Création les 22 et 24 octobre 2014 au Festival Internacional Cervantino, Guanajuato, Mexique – puis en France en 2015.

Musicien interprète sonore: une définition

Une salle avec une acoustique, des hauts-parleurs, des appareils électroniques (table de mixage, ordinateurs…), des microphones et des interfaces de contrôle (pédale, mixette, claviers, capteurs…): tout cela constitue un outil.

Cet outil se manipule avec un savoir faire, des techniques et dans un but musical, reflet de la culture qui porte l’interprétation de la musique des XXè et XXIè siècles.

C’est la responsabilité des instrumentistes, des chefs, des responsables d’ensembles de confier cet outil – par lequel passe l’oeuvre, à qui peut remplir ce rôle en connaissance de cause.

Le compositeur se trouve trop souvent obligé de pallier à l’absence d’interprète véritable de la partie électronique de sa musique, en assurant lui-même réalisation, conservation, transmission…

Le musicien interprète sonore est un professionnel capable d’interpréter un catalogue d’oeuvres embrassant une variété de styles, en assurant (seul ou en guidant une équipe et les autres musiciens présents) la réponse musicale de la totalité de l’outil sonore moderne.
Nicolas Déflache est membre de Futurs Composés, réseau national de la création musicale.

Alaska Forever

Je suis créateur son pour ce spectacle multidisciplinaire (théatre, danse, musique et arts numériques) mis en scène par Philippe Boronad.

Un univers numérique, celui de l’Homme en Blanc: modernité technologique, images temps réel transpercées de sons qui oscillent de sa réalité à un monde intérieur qu’il découvre.
Puis on bascule dans la narration traditionnelle – le conte Inuit – qui est dit, chanté, joué et dansé sur une musique originale.

Résidence au Carré Ste Maxime, création à Chateauvallon puis tournée à l’automne 2010.
Reprises à La Manufacture, Avignon off en juillet 2011 puis à Paris en mars 2012.

Le Jardin de la Parole

La voix qui réveille la musicalité des mots, la poésie des sons, est une piste incontournable de mon parcours sonore et littéraire. Ainsi, l’intérêt de Christine Dormoy pour le son de la voix, au sein de la Compagnie Le Grain, rejoint mon approche du théatre et de la musique par le sonore.

Le lieu du son, son timbre, sa couleur, son rythme font une situation sonore. Lorsque y succède une autre situation, apparaît du sens: la dramaturgie du son s’élabore.
Lorsque nous montons (avec la mezzo-soprano Isabel Soccoja) la pièce radiophonique A-Ronne de Luciano Berio, composée pour 5 voix, certaines sont enregistrées: nous entendons le son de corps absents ou présents de notre « théatre pour l’oreille ».
Les représentations de février 2011 au Glob Théatre (Bordeaux) sont accompagnées d’un laboratoire littéraire et musical autour des voix d’A-Ronne, de ses interprètes ou de celles suggérées par le Théatre de la Voix.
à Bordeaux du 4 au 11 février, à Paris les 25 et 26 mars 2011 puis en tournée.
l’article de Le Monde (.pdf) du 30 janvier 2011.

La Langue dans le Crâne

Pour Eolie Songe et Sphota, le théâtre polyphonique définit un manifeste poétique dans lequel le processus et le sens, la méthode et le propos, la forme et le contenu sont indivisibles. De quoi s’agit-il ? D’entrelacer trois langages – scène, texte et musique, dans une épreuve de soi par l’autre, dans une friction recherchée. Donc de plaisir. De la dissolution des éléments dans un ars magna. Donc de la grâce. D’un acte de communication gargantuesque avec le public, au travers d’une bouche que l’on a démesurément agrandie. Donc de notre puissance d’expression à tous.

Mon intervention comme ingénieur du son se complète d’une spatialisation jouée en temps réel. Avec l’ensemble Sphota et Eolie Songe.

A Valenciennes et Lille en janvier 2010, à Mons (Belgique) en septembre 2010.

Chûte(s)

Martin Matalon, Raphael Cendo et Mickael Jarell: 3 pièces nouvelles sur 3 films de Paolo Pachini. Projet emblématique d’un travail concerté des Centres Nationaux de Création Musicale français.

Après avoir assisté Raphael Cendo pour la création de sa pièce Charge (lors d’une résidence à la Muse en Circuit), je prend en charge le son et l’informatique musicale en tournée.

Charge est également jouée en version de chambre, sans le film et avec un dispositif électronique simplifié, comme par exemple à la Münchener Biennale für neues Musiktheater, en mai 2010.

« Dans ces époques muettes et aveugles, les hommes attachent une valeur spéciale et exclusive aux succès extérieurs, ne se préoccupent que de biens matériels et saluent tout progrès technique […] comme une grande réussite. Les forces purement spirituelles sont sous-estimées, sinon totalement ignorées.

[…] Cependant quelques rares âmes, qui ne peuvent être endormies et qui éprouvent un besoin obscur de vie spirituelle, de savoir et de progrès, gémissent, inconsolées et plaintives, dans le coeur des appétits grossiers. La nuit spirituelle s’épaissit de plus en plus. Autour de telles âmes effrayées, tout devient de plus en plus gris et ceux à qui elles appartiennent, de peur ou de désespoir, torturés et épuisés, préfèrent souvent la chûte brutale et soudaine dans le noir à ce lent obscurcissement.

[…] L’art continue dans cette voie du « comment ». Il se spécialise et n’est plus intelligible que pour les seuls artistes, qui commencent à se plaindre de l’indifférence du public pour leurs oeuvres. En général, l’artiste, dans ces périodes, n’a pas besoin de dire grand-chose, et un simple « autrement » le fait remarquer et apprécier de certains petits cercles de mécènes et de connaisseurs, qui le prônent […], de sorte que l’on voit une foule de gens habiles se jeter, avec un talent apparent, sur cet art qui semble si facile à conquérir. […]  »

Wassily Kandinsky, Du Spirituel dans l’art, et dans la peinture en particulier, Munich, 1910.

Installation Sonore au Normandoux

Oeuvre de Jean-Luc Hervé installée dans l’ancienne carrière de Normandoux, près de Poitiers.

Le dispositif électronique comporte un outil de spatialisation sur 10 canaux, permettant des trajectoires en demi-cercle autour de la falaise, en rectangle dans la scierie et en cercle sur tout le site.

Les sons et les trajectoires sont classés en corpora, et déclenchés par couples selon des méthodes de choix, d’enchaînement et de superposition. La progression se fait au passage d’un corpus à l’autre, dans l’avancement de la soirée.

Les signaux sont matricés et distribués en EtherSound dans la scierie et à l’extérieur.

Le Cri de l’Oie

Le Cri de l’oie est un spectacle de théatre musical mis en scène par Thierry Poquet, avec la musique de Benjamin de la Fuente, pour 3 comédiens-chanteurs, 2 danseurs et 6 musiciens.

Réalisateur Informatique Musicale, je programme le patch Max/MSP puis interprète la partie électronique, qui consiste à déclencher des échantillons et des traitements temps réel en interaction avec le jeu des comédiens et musiciens.

Le Cri de l’Oie

est un voyage au cœur de l’univers du poète Christophe Tarkos, avec ce qu’il comporte de lumière et d’obscurité, de tendresse et de trivialité, de déséquilibre et d’accident, parfois d’absurdité

est un corps qui s’agite et qui en rit est effrayé essaie de décrire le monde, par morceaux, par fragments, comme nous l’appréhendons dans la réalité est jubilation du regard, de la parole, du sonore et du mouvement

est un solo de danse, dans le silence un poème adressé à Tarkos
est un « théâtre composé » où la partition tisse les sonorités instrumentales à celles des mots du poète, où la diversité des origines et des pratiques artistiques des interprètes
contribue à répandre cette légende qui prétend que dans la tête d’un poète est contenu le monde.

« Une électronique furtive mais exquise », Le Monde, 30 mai 2009  – l’article

CIRM, Centre National de Création Musicale

Situé à Nice, le CIRM a pour missions la production et la diffusion de la musique contemporaine. Il a également des activités de formation et de recherche.

Responsable studios au CIRM entre janvier 2003 et juillet 2007, je suis l’interlocuteur technique avant et pendant les concerts et les productions. Une réflexion sur l’ergonomie et l’usage de la technologie dans un centre national ainsi qu’un investissement matériel important ont permis de mettre à la disposition des compositeurs des outils de qualité, alliant économie de moyens et efficacité.

Ingénieur du son, je me charge de la sonorisation des concerts, pendant le festival Manca ou hors de Nice: Printemps de Arts de Monte-Carlo, festivals Syncronie à Milan, Rec à Reggio Emilia ou Traiettorie à Parme, concerts de l’ensemble Aleph en Europe, de l’ensemble Sillages à Buenos Aires, et des Percussions de Strasbourg au Théatre National Wallonie-Belgique à Bruxelles.

Je réalise les enregistrements coproduits par le CIRM: prise multipiste et mixage d’ensembles et orchestres, souvent avec électronique.

Dans l’apprentissage du métier de Réalisateur Informatique Musicale, j’assure plusieurs reprises et quelques productions. Je suis parfois sollicité pour des portages d’oeuvres ou pour du design sonore.

Les Arpenteurs

Résidence pour la production d’un spectacle chorégraphique de Michèle Noiret, sur une musique mixte de François Paris jouée par Les Percussions de Strasbourg. Electronique réalisée par Alexis Baskind.

Pour la diffusion au Théatre National de Bruxelles, l’accent a été mis sur la possibilité de percevoir une latéralisation des instruments amplifiés en tout point de la salle, sans nuire à leur équilibre. Un système de diffusion de 24 haut-parleurs a été mis en oeuvre.

La complexité du routing (diffusion, retours, clics, micros, électronique) mis en oeuvre a été abordée par l’emploi d’un matriceur, qui tenait lieu de console.

François-Bernard Mâche

Ingénieur du son pour le second disque monographique « François-Bernard Mâche » des Percussions de Strasbourg (Universal), qui compte 4 pièces mêlant avec subtilité et cohérence sons électroniques et sons acoustiques.

Festival Manca

Interprétée par un soliste, un ensemble d’une vingtaine de musiciens ou un orchestre symphonique, la musique contemporaine peut être instrumentale, électroacoustique ou mixte.

Pour ces concerts peu communs, la sonorisation a un caractère esthétisant. Les ensembles acoustiques repris très légèrement donnent parfois l’impression d’une « hyper-réalité ». On intègre des traitements électroniques temps réel qui prennent alors un caractère instrumental. On diffuse, pour donner vie aux sons des machines, et prolonger l’interprétation. Les haut-parleurs ne sont pas toujours en façade, car ils adoptent une disposition scénique: l’amplification s’adapte à l’oeuvre et au lieu de représentation.

Le festival Manca a lieu sur la Côte d’Azur. Il est organisé chaque novembre par le CIRM (Nice), qui m’a confié la responsabilité du son pour 4 festivals.

Beckett sur France Culture

Incertitudes, pièce radiophonique de Nicolas Déflache (2000)

Sur la base de textes issus de Comment C’est, l’Innommable et Soubresauts de Samuel Beckett. Avec Arnaud Garnier (récitant), Maja Pavlovska (chant), Mathieu Fèvre (clarinette), Raphaël Godeau (guitare) et Stéphane Mondésir (percussions)

Quatre musiciens improvisateurs et un comédien errent dans un univers sonore dans lequel s’opposent la liberté de leur interprétation et le monde impérieux de Samuel Beckett. Elaborée dans l’esprit d’un atelier de création radiophonique, la pièce fait apparaître comme par intermittence les images déroutantes d’une détresse familière.
texte (.pdf)

Enregistrement diffusé sur France Culture en février 2000, dans l’émission « Tentative Première » (Jean Couturier). Durée 8’35