Musicien interprète sonore: une définition

Une salle avec une acoustique, des hauts-parleurs, des appareils électroniques (table de mixage, ordinateurs…), des microphones et des interfaces de contrôle (pédale, mixette, claviers, capteurs…): tout cela constitue un outil.

Cet outil se manipule avec un savoir faire, des techniques et dans un but musical, reflet de la culture qui porte l’interprétation de la musique des XXè et XXIè siècles.

C’est la responsabilité des instrumentistes, des chefs, des responsables d’ensembles de confier cet outil – par lequel passe l’oeuvre, à qui peut remplir ce rôle en connaissance de cause.

Le compositeur se trouve trop souvent obligé de pallier à l’absence d’interprète véritable de la partie électronique de sa musique, en assurant lui-même réalisation, conservation, transmission…

Le musicien interprète sonore est un professionnel capable d’interpréter un catalogue d’oeuvres embrassant une variété de styles, en assurant (seul ou en guidant une équipe et les autres musiciens présents) la réponse musicale de la totalité de l’outil sonore moderne.
Nicolas Déflache est membre de Futurs Composés, réseau national de la création musicale.

Chûte(s)

Martin Matalon, Raphael Cendo et Mickael Jarell: 3 pièces nouvelles sur 3 films de Paolo Pachini. Projet emblématique d’un travail concerté des Centres Nationaux de Création Musicale français.

Après avoir assisté Raphael Cendo pour la création de sa pièce Charge (lors d’une résidence à la Muse en Circuit), je prend en charge le son et l’informatique musicale en tournée.

Charge est également jouée en version de chambre, sans le film et avec un dispositif électronique simplifié, comme par exemple à la Münchener Biennale für neues Musiktheater, en mai 2010.

« Dans ces époques muettes et aveugles, les hommes attachent une valeur spéciale et exclusive aux succès extérieurs, ne se préoccupent que de biens matériels et saluent tout progrès technique […] comme une grande réussite. Les forces purement spirituelles sont sous-estimées, sinon totalement ignorées.

[…] Cependant quelques rares âmes, qui ne peuvent être endormies et qui éprouvent un besoin obscur de vie spirituelle, de savoir et de progrès, gémissent, inconsolées et plaintives, dans le coeur des appétits grossiers. La nuit spirituelle s’épaissit de plus en plus. Autour de telles âmes effrayées, tout devient de plus en plus gris et ceux à qui elles appartiennent, de peur ou de désespoir, torturés et épuisés, préfèrent souvent la chûte brutale et soudaine dans le noir à ce lent obscurcissement.

[…] L’art continue dans cette voie du « comment ». Il se spécialise et n’est plus intelligible que pour les seuls artistes, qui commencent à se plaindre de l’indifférence du public pour leurs oeuvres. En général, l’artiste, dans ces périodes, n’a pas besoin de dire grand-chose, et un simple « autrement » le fait remarquer et apprécier de certains petits cercles de mécènes et de connaisseurs, qui le prônent […], de sorte que l’on voit une foule de gens habiles se jeter, avec un talent apparent, sur cet art qui semble si facile à conquérir. […]  »

Wassily Kandinsky, Du Spirituel dans l’art, et dans la peinture en particulier, Munich, 1910.

Atelier de recherche eNTERFACE’08 au LIMSI-CNRS

Capture et apprentissage de signaux physiologiques pour la reconnaissance d’émotions: application aux arts du spectacles et à la scénographie multimedia.

Nous construisons une machine qui fait correspondre des sons et des images aux émotions d’un interprète.

Les entrées sont des capteurs de respiration (température nasale, diamètre de la cage thoracique), les battements du coeur, l’image du visage, le son de la voix. Les sorties sont des générateurs sonores et vidéo qui réagissent en temps réel.

Les étapes intermédiaires de traitement de l’information sont le coeur de notre travail:
– extraction de caractéristiques dominantes
– reconnaissance d’états par réseau de neurones artificiels
– représentation et analyse du déroulement émotionnel

L’artiste imagine un monde émotionnel représenté selon 4 pôles. Après un apprentissage, la machine peut dire où se trouve l’interprète dans ce monde. Nous étudions la rétroaction des sons et des images qu’il perçoit sur son état émotionnel.
Interpretation of sensor data: can we relate it to emotions ? (.pdf)

Installation Sonore au Normandoux

Oeuvre de Jean-Luc Hervé installée dans l’ancienne carrière de Normandoux, près de Poitiers.

Le dispositif électronique comporte un outil de spatialisation sur 10 canaux, permettant des trajectoires en demi-cercle autour de la falaise, en rectangle dans la scierie et en cercle sur tout le site.

Les sons et les trajectoires sont classés en corpora, et déclenchés par couples selon des méthodes de choix, d’enchaînement et de superposition. La progression se fait au passage d’un corpus à l’autre, dans l’avancement de la soirée.

Les signaux sont matricés et distribués en EtherSound dans la scierie et à l’extérieur.

Le Cri de l’Oie

Le Cri de l’oie est un spectacle de théatre musical mis en scène par Thierry Poquet, avec la musique de Benjamin de la Fuente, pour 3 comédiens-chanteurs, 2 danseurs et 6 musiciens.

Réalisateur Informatique Musicale, je programme le patch Max/MSP puis interprète la partie électronique, qui consiste à déclencher des échantillons et des traitements temps réel en interaction avec le jeu des comédiens et musiciens.

Le Cri de l’Oie

est un voyage au cœur de l’univers du poète Christophe Tarkos, avec ce qu’il comporte de lumière et d’obscurité, de tendresse et de trivialité, de déséquilibre et d’accident, parfois d’absurdité

est un corps qui s’agite et qui en rit est effrayé essaie de décrire le monde, par morceaux, par fragments, comme nous l’appréhendons dans la réalité est jubilation du regard, de la parole, du sonore et du mouvement

est un solo de danse, dans le silence un poème adressé à Tarkos
est un « théâtre composé » où la partition tisse les sonorités instrumentales à celles des mots du poète, où la diversité des origines et des pratiques artistiques des interprètes
contribue à répandre cette légende qui prétend que dans la tête d’un poète est contenu le monde.

« Une électronique furtive mais exquise », Le Monde, 30 mai 2009  – l’article

CIRM, Centre National de Création Musicale

Situé à Nice, le CIRM a pour missions la production et la diffusion de la musique contemporaine. Il a également des activités de formation et de recherche.

Responsable studios au CIRM entre janvier 2003 et juillet 2007, je suis l’interlocuteur technique avant et pendant les concerts et les productions. Une réflexion sur l’ergonomie et l’usage de la technologie dans un centre national ainsi qu’un investissement matériel important ont permis de mettre à la disposition des compositeurs des outils de qualité, alliant économie de moyens et efficacité.

Ingénieur du son, je me charge de la sonorisation des concerts, pendant le festival Manca ou hors de Nice: Printemps de Arts de Monte-Carlo, festivals Syncronie à Milan, Rec à Reggio Emilia ou Traiettorie à Parme, concerts de l’ensemble Aleph en Europe, de l’ensemble Sillages à Buenos Aires, et des Percussions de Strasbourg au Théatre National Wallonie-Belgique à Bruxelles.

Je réalise les enregistrements coproduits par le CIRM: prise multipiste et mixage d’ensembles et orchestres, souvent avec électronique.

Dans l’apprentissage du métier de Réalisateur Informatique Musicale, j’assure plusieurs reprises et quelques productions. Je suis parfois sollicité pour des portages d’oeuvres ou pour du design sonore.

Les Arpenteurs

Résidence pour la production d’un spectacle chorégraphique de Michèle Noiret, sur une musique mixte de François Paris jouée par Les Percussions de Strasbourg. Electronique réalisée par Alexis Baskind.

Pour la diffusion au Théatre National de Bruxelles, l’accent a été mis sur la possibilité de percevoir une latéralisation des instruments amplifiés en tout point de la salle, sans nuire à leur équilibre. Un système de diffusion de 24 haut-parleurs a été mis en oeuvre.

La complexité du routing (diffusion, retours, clics, micros, électronique) mis en oeuvre a été abordée par l’emploi d’un matriceur, qui tenait lieu de console.

François-Bernard Mâche

Ingénieur du son pour le second disque monographique « François-Bernard Mâche » des Percussions de Strasbourg (Universal), qui compte 4 pièces mêlant avec subtilité et cohérence sons électroniques et sons acoustiques.

Festival Manca

Interprétée par un soliste, un ensemble d’une vingtaine de musiciens ou un orchestre symphonique, la musique contemporaine peut être instrumentale, électroacoustique ou mixte.

Pour ces concerts peu communs, la sonorisation a un caractère esthétisant. Les ensembles acoustiques repris très légèrement donnent parfois l’impression d’une « hyper-réalité ». On intègre des traitements électroniques temps réel qui prennent alors un caractère instrumental. On diffuse, pour donner vie aux sons des machines, et prolonger l’interprétation. Les haut-parleurs ne sont pas toujours en façade, car ils adoptent une disposition scénique: l’amplification s’adapte à l’oeuvre et au lieu de représentation.

Le festival Manca a lieu sur la Côte d’Azur. Il est organisé chaque novembre par le CIRM (Nice), qui m’a confié la responsabilité du son pour 4 festivals.

Audio Associate at the Banff Center for the Arts

Au coeur des Montagnes Rocheuses (Canada), le Banff Center propose aux ingénieurs du son qui souhaitent augmenter leur expérience un programme intensif alternant master classes et mises en situation professionnelle.

Tous les jours pendant 4 mois, les participants enregistrent le festival «Summer Jazz» , le «Banff Arts Festival», l’«International Double Reed Society Festival», des Dramatiques Radiophoniques diffusées sur Canadian Broadcasting à l’échelle nationale, du Jazz en studio…

Music & Sound at The Banff Centre

la Formation Supérieure aux Métiers du Son

La FSMS forme des Musiciens-Ingénieurs du Son dans le cadre technique privilégié du service audiovisuel du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Les étudiants bénéficient de l’enseignement de professionnels reconnus, et de la possibilité d’enregistrer des étudiants-instrumentistes de haut niveau.

Sorti de la FSMS en 2002, j’ai suivi au Conservatoire les options Improvisation générative et Ethnomusicologie.

Mémoire de fin d’études, réalisé au laboratoire Sony CSL (Paris) sous la direction de François Pachet. J’y pose la question de l’interactivité dans un mixage, et la met en pratique à l’aide du logiciel “MusicSpace” (O. Delerue) de résolution graphique de contraintes (2001)

Mémoire de synthèse (2000)

La Dixième Symphonie Remix de Pierre Henry (.pdf)
Mémoire d’analyse musicale (1999)