Une Forêt et des Hommes

Je réalise la création sonore pour ce film documentaire, qui raconte l’histoire de la forêt de Saoû, dans la Drôme.

Sur ces images assez brutes en stop-motion, j’ai imaginé de les accompagner de sons assez rudimentaires de percussion sur du bois, ce qui m’a amené à la pratique basque de la Txalaparta. Jean-Claude Enrique et Txomin Dhers ont joué ces couleurs sonores: ponctuations, silences, moments d’équilibre, variations de ces équilibres…

Voici un montage d’extraits de ce film de Fleur de Papier.

Création sonore au Mémorial de la Résistance en Vercors

La création sonore fait corps avec le bâtiment, comme le bâtiment, clandestin dissimulé posé sur les courbes de niveau, fait corps avec le paysage. Ces compositions ont pour but de permettre une traversée symbolique du monument. Elles nous parlent au niveau émotionnel, peut-être inconscient.

On n’évoque jamais les actes de destruction commis qu’indirectement, à travers les rencontres, les amitiés qui se sont créées dans ces moment ni choisis, ni glorieux: on ne peut pas les mettre en spectacle. C’est ainsi que j’interprète le caractère anti-monumental voulu par l’architecte.

Pour le film documentaire, on utilise un casque audioguide, en complément des hauts-parleurs. Le casque crée un plan sonore de proximité. Il permet aussi la diffusion des dialogues synchrones multilingues. J’utilise une technique binaurale, qui améliore la perception de l’espace.

Braises

Deux soeurs, Leila et Neïma, sont emportées par les premiers émois amoureux. Alors qu’elles traversent les moments qui détermineront leur vie de femme, elles tentent de relier leurs aspirations à l’autonomie et à la liberté au respect de la tradition, voulu par leur entourage.

Texte: Catherine Verlaguet (éditions Théatrales)
Mise en scène: Philippe Boronad.
Création sonore: Nicolas Déflache.
Flûtes enregistrées: Leonardo Garcia.
Avec Leila Anis (Leila), Manon Allouch (Neima) et Aïni Iften (la mère).

Tournée France / Belgique / Suisse / Nouvelle-Calédonie 2014-2018. Programmé à la Manufacture pour Avignon OFF 2015 (critique).

Le son pour “Braises” est construit en contrastes. Bien que très présent, il laisse entendre chaque fois que c’est possible la vitalité des voix, accordant une importance à chaque détail pouvant souligner la dynamique du jeu direct.

En contrepoint du texte, des processus sonores relaient les comédiennes dans la continuelle interaction des soeurs, ou figurent l’isolement de la mère. Le son ne balise pas le temps, et ne situe pas le lieu.

Le matériau électroacoustique prend son origine dans l’instrumentarium traditionnel (flûtes gasba et nei enregistrées par Leonardo Garcia), et se développe vers des sonorités modernes, jeunes, inventées. Associer de tels sons c’est concilier les contraires, assembler des éléments qui ne semblaient pas devoir s’accorder.

Qui Vive, de Christophe Manon

Situé dans l’avenir, mais ancré dans les luttes d’émancipation passées et en résonance avec l’actualité, Qui vive est un récit poétique et humaniste.

Création musicale: Nicolas Déflache. Avec: Jean-Marc Bourg.

Un son est une matière, un élément sémantique et un objet sonore, élément d’une partition acousmatique qui prend en compte le comédien, son timbre vocal, son rythme, ainsi que l’espace scénographique dans lequel il évolue.

Le spectateur est amené à entendre la valeur musicale et plastique de chaque silence et chaque son, comme chaque silence et chaque mot prononcé constituent le texte. Qu’ils soient dits par le comédien, amplifiés, enregistrés, transformés ou mis en espace, les mots trouvent un support, un dialogue et une extension dans les sons.

Les sons sont déclenchés dans le jeu du comédien, à l’aide de programmes informatiques mettant en oeuvre des technologies toujours en développement. Chaque son est un « objet sonore dynamique », caractérisé par une mise en espace et des modulations réparties sur des interfaces de contrôle.

Un spectacle de la Compagnie l’Escalier. (Sandrine Gironde). Tournée du 15 janvier au 13 mars 2013.